Le base jump fait rêver et frissonner.
Ce sport extrême consiste à sauter d’objets fixes avec un parachute. Tours, ponts, falaises…
les base jumpers défient la gravité en se jetant dans le vide.
Une expérience vertigineuse qui procure des sensations uniques.
Mais le base jump, c’est bien plus qu’un simple saut. C’est tout un art qui demande une préparation minutieuse et une maîtrise parfaite de son corps et de son matériel. Les pratiquants cherchent constamment à repousser leurs limites, tout en gérant les risques inhérents à ce sport dangereux.
Qu’est-ce que le base jump exactement ?
Le base jump tire son nom de l’acronyme anglais BASE pour Building (bâtiment), Antenna (antenne), Span (pont) et Earth (falaise). Il s’agit donc de sauter depuis ces différents points fixes, par opposition au parachutisme classique qui se pratique depuis un avion ou un hélicoptère en mouvement.
Concrètement, le base jumper s’élance dans le vide équipé d’un parachute spécifique qu’il doit ouvrir rapidement. Le saut ne dure que quelques secondes mais l’adrénaline est à son comble. La phase de chute libre est très courte, souvent moins de 5 secondes.
Les origines du base jump
Si les premiers sauts en parachute remontent au 18ème siècle, le base jump moderne est né dans les années 1970. Carl Boenish, considéré comme le père fondateur de la discipline, réalise les premiers sauts filmés depuis El Capitan dans le parc du Yosemite en 1978. Il invente alors le terme « BASE jumping ».
Depuis, la pratique s’est développée partout dans le monde, attirant des adeptes en quête de sensations fortes. Malgré son interdiction dans de nombreux lieux, le base jump continue de fasciner.
Le matériel indispensable du base jumper
Pour pratiquer le base jump en toute sécurité, un équipement adapté est primordial. Voici les éléments essentiels :
- Le parachute : plus petit et plus réactif qu’un parachute classique
- La combinaison : elle permet de contrôler la chute et d’améliorer l’aérodynamisme
- Le casque : indispensable pour se protéger en cas de choc
- Les chaussures : robustes pour amortir l’atterrissage
- L’altimètre : pour mesurer l’altitude et déclencher l’ouverture du parachute au bon moment
Le choix et l’entretien du matériel sont cruciaux. La moindre défaillance peut avoir des conséquences dramatiques. Les base jumpers expérimentés inspectent méticuleusement leur équipement avant chaque saut.
Les différents types de sauts en base jump
Le base jump offre une grande variété de sauts, chacun avec ses particularités et ses défis :
1. Le saut depuis un bâtiment
C’est souvent par là que les débutants commencent. Les gratte-ciels offrent une hauteur suffisante pour s’entraîner en relative sécurité. Certaines villes comme Kuala Lumpur ou Dubai sont réputées pour leurs spots urbains.
2. Le saut depuis une antenne
Les antennes et pylônes permettent des sauts vertigineux. L’atterrissage est souvent plus délicat en raison du terrain accidenté à la base.
3. Le saut depuis un pont
Les ponts sont appréciés pour leur accessibilité. Le New River Gorge Bridge en Virginie-Occidentale accueille chaque année le « Bridge Day », un événement majeur du base jump.
4. Le saut depuis une falaise
C’est le saut le plus spectaculaire mais aussi le plus dangereux. Les falaises offrent des paysages à couper le souffle mais le risque de collision est élevé. La vallée de Lauterbrunnen en Suisse est un spot mythique.
Les risques du base jump
Il faut le dire clairement : le base jump est un sport extrêmement dangereux. Les accidents mortels sont malheureusement fréquents. Les principaux risques sont :
- La collision avec la paroi pendant la chute
- L’ouverture tardive ou défectueuse du parachute
- Les erreurs de jugement dues au stress
- Les conditions météorologiques imprévisibles
Selon les statistiques, on estime qu’un base jumper sur 60 décède en pratiquant ce sport. C’est pourquoi une formation rigoureuse et une progression par étapes sont indispensables.
Comment devenir base jumper ?
Devenir base jumper ne s’improvise pas. C’est un long processus qui demande de la patience et de la persévérance. Voici les étapes recommandées :
- Maîtriser le parachutisme classique : il est conseillé d’avoir réalisé au moins 200 sauts en parachute
- Suivre une formation spécifique : des stages sont proposés par des instructeurs certifiés
- S’entraîner sur des sites adaptés : commencer par des sauts faciles avant de progresser
- Rejoindre une communauté : échanger avec d’autres pratiquants est essentiel pour progresser en sécurité
Il faut compter plusieurs années avant de pouvoir pratiquer le base jump de manière autonome. La patience et l’humilité sont des qualités essentielles.
Les spots de base jump les plus célèbres
Certains lieux sont devenus mythiques dans le monde du base jump. En voici quelques-uns :
Lieu | Pays | Particularité |
---|---|---|
Lauterbrunnen | Suisse | Falaises vertigineuses dans les Alpes |
Angel Falls | Venezuela | Plus haute chute d’eau du monde |
Kjerag | Norvège | Fjord spectaculaire |
Burj Khalifa | Émirats Arabes Unis | Plus haut gratte-ciel du monde |
Ces spots attirent des base jumpers du monde entier, malgré les interdictions fréquentes. La pratique illégale reste malheureusement courante.
L’évolution du base jump : wingsuit et proximité
Le base jump ne cesse d’évoluer. De nouvelles pratiques ont émergé ces dernières années :
Le wingsuit
La combinaison ailée ou wingsuit permet de planer pendant la chute, augmentant considérablement le temps de vol. Les images spectaculaires de Jeb Corliss volant à travers des failles rocheuses ont fait le tour du monde.
Le vol de proximité
Certains base jumpers repoussent encore les limites en pratiquant le proximity flying. Il s’agit de voler au plus près des parois, parfois à quelques mètres seulement. Une discipline qui ne laisse aucune place à l’erreur.
L’impact psychologique du base jump
Au-delà de l’adrénaline, le base jump a un impact profond sur ses pratiquants. Beaucoup parlent d’une expérience quasi mystique, d’un sentiment de liberté totale. Surmonter sa peur et faire confiance à son matériel et ses compétences est un défi mental intense.
Cependant, la pratique régulière du base jump peut aussi avoir des effets négatifs : addiction à l’adrénaline, prise de risques inconsidérés, difficultés à se réadapter à la vie quotidienne. Un suivi psychologique est parfois nécessaire.
Le base jump dans la culture populaire
Le base jump fascine bien au-delà des seuls pratiquants. Le cinéma s’en est emparé, avec des scènes spectaculaires dans des films comme Point Break ou la série des James Bond. Les marques l’utilisent aussi dans leurs publicités pour véhiculer une image d’audace et de liberté.
Les réseaux sociaux ont contribué à populariser ce sport extrême. Les vidéos de sauts vertigineux font régulièrement le buzz, suscitant admiration et critiques.
Le débat éthique autour du base jump
La pratique du base jump soulève de nombreuses questions éthiques :
- Est-il moralement acceptable de risquer sa vie pour le plaisir ?
- Quel est l’impact environnemental de cette pratique dans des sites naturels ?
- Comment gérer les coûts des opérations de secours en cas d’accident ?
Ces débats divisent l’opinion publique et les autorités. Certains pays comme la Norvège ont choisi d’encadrer la pratique plutôt que de l’interdire totalement.
Le base jump reste un sport controversé, à la frontière entre exploit sportif et comportement à risque. Il fascine autant qu’il effraie, poussant ses adeptes à repousser toujours plus loin les limites du possible. Une chose est sûre : pour ceux qui osent se lancer, la vue du monde d’en haut est incomparable.